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L’Espérance

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Mise à jour le 12/04/2023
par Christophe BENOIT
Espérance III

L’Espérance III à Annecy

Avant d’être assailli par les bateaux de plaisance et les activités de loisirs, le lac d’Annecy voyait ses flots uniquement troublés par de lourdes barques de travail qui venaient chargées de matériaux en provenance du bout du lac. L’Espérance III est une réplique de ces barques de transport de marchandises, l’Espérance II qui vogua moins de 20 ans jusqu’en 1930.

La navigation à voile sur le lac d’Annecy

Du 18ème siècle jusqu’au début du 20ème siècle, le lac d’Annecy était utilisé comme support pour des bateaux de transport. Ces bateaux à fond plat chargeaient sur leur pont du charbon, du bois, de la pierre, du sable, du minerai de fer, des tuiles. À l’époque, c’était le moyen de transport le plus économique.

Se laissant porter par le faible courant, le vent ou propulsés à la main avec de longues perches qui prenaient appui sur les fonds peu profonds, ces « bricks » faisaient des allers-retours toute l’année entre les extrémités du lac d’Annecy. Les embarcations s’éloignaient peu des rives et les marins hissaient les voiles triangulaires typiques lorsque le vent soufflait dans le bon sens. En tout, il y eut sur le lac d’Annecy 12 bateaux de charge.

Ces voiles latines typiques se retrouvaient aussi sur certains cours d’eau italiens mais aussi sur le Léman. Sur les bords du lac, les bateliers locaux les appelaient les « oreilles du lac » à cause de leur forme parfaitement reconnaissable.

Luttant contre le vent et déplaçant ses lourds chargements dans un environnement hostile, les bateaux à voile du lac d’Annecy ont été remplacés par les transports routiers et les moteurs ont fait leur apparition sur les embarcations. Le déclin du transport sur le lac d’Annecy commence au début du 20ème siècle avec la mise en service de la route de la Puya. Ultime soubresaut, en 1920, les bateaux de charge sont tractés par de petits remorqueurs. Il ne reste de cette époque que quelques histoires de voyages épiques et quelques vues immortalisées sur des cartes postales.

La construction

pont de l'Espérance III

Depuis le pont de l’Espérance, face à la vieille ville

Après une collecte de dons, une réplique de l’Espérance II a été construite. Pendant un peu moins de 2 ans, des charpentiers de marine et une équipe de bénévoles ont réinventé ce bateau typique depuis le chantier situé aux anciennes forges de Cran-Gevrier. Le chantier était audacieux : 29 tonnes, 130m2 de voilure et surtout une perte de l’expertise autour de ce type de bateau.

Quelques descriptions, documents d’époque et plans de bricks existaient mais la connaissance s’est perdue au fil des décennies. En effet, ces bateaux étaient des outils de travail soumis à rude épreuve et leur durée de vie était courte. Des charpentiers spécialisés avaient développé une expertise spécifique avec les contraintes locales (essences de bois, caractéristiques attendues, outillage et compétences disponibles sur place).

L’idée était donc de se rapprocher de la réalité historique, et pour cela, c’est du côté du plus grand lac proche (le Léman) que l’équipe s’est tournée pour retrouver des techniques et plans qui ont permis de réinventer une barque proche de qu’avaient été les bricks du lac d’Annecy.

La cale de l’Espérance III n’est pas vide. Elle est occupée en partie par un moteur électrique et ses très lourdes batteries et aussi par un local technique et des WC. Ce petit accroc à la réalité historique était nécessaire pour permettre de faire naviguer le bateau en toute sécurité et prévoir des heures de retour acceptables lorsque le bateau s’élance sur le lac d’Annecy. Si le vent est de la partie, une fois une sortie du port faite au moteur, ce dernier est coupé et les voiles sont hissées.

La mise à l’eau s’est faite au port des Marquisats aux premiers jours de l’été 2021 après une traversée de la ville pleine de surprises (il fa fallu abattre un mur de l’atelier, bloquer la circulation, se faufiler entre les panneaux ou les arbres et passer sous les fils électriques). Une fois à l’eau, le bateau a été agrémenté de ces 2 mats puis a été déplacé jusqu’à la cale sèche de Sévrier pour être finalisé. Désormais, il est amarré Quai Napoléon III.

Ce bateau est aujourd’hui un témoin du passé. Il est aussi labellisé « Bateau d’Intérêt Patrimonial » (BIP) par le Patrimoine Maritime et Fluvial depuis  novembre 2023.

L’Espérance en chiffres

maquette de Espérance III

Maquette de l’Espérance III

  • 19,9m de long, 6,70m de large et 1,3m de tirant d’eau
  • 2 mats de 12m et 2 antennes de 18m ce qui permet d’avoir 2 voiles latines de 130m2 mais aussi 2 moteurs électriques
  • Vitesse jusqu’à 7 nœuds
  • 29 tonnes à vide + 20 tonnes de charge utile
  • 5 membres d’équipage pour 30 passagers

Naviguer sur l’Espérance

L’Espérance est ouverte au public lors d’événements particuliers comme les journées du patrimoine et accueille des scolaires. Il est possible de le privatiser ou de s’offrir une balade sur son pont du début du printemps jusqu’à l’automne. Les balades dépendent des conditions météo (il faut du vent – c’est mieux qu’en utilisant le moteur électrique) et sont accompagnées par un guide pour découvrir la faune et la flore des rives du lac d’Annecy.

Ce qui surpend le plus, c’est le silence lors de la navigation. Ici, il n’y a que le bruit du vent dans les voiles et le clapot des vagues contre la coque. Une expérience très appréciée allant culture, patrimoine et détente.

Informations pratiques

Lieu : Quai Napoléon III, Annecy
Date(s) : Du printemps à l'automne
Tarif : Payant suivant activités
Téléphone :
En savoir plus : https://www.esperance3.org/

 

 

 

 

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