En vous baignant, en faisant du paddle ou du bateau au lac d’Annecy, vous pourriez rencontrer de petites formes translucides entre deux eaux. Vous ne rêvez pas, ce ne sont pas des morceaux de plastique transparent, ce sont bien des méduses. Habituellement repérées à quelques mètres de profondeur, elles remontent proche de la surface en été. Les années précédentes, elles ont pu être observées du côté du Roc de Chère, vers Menthon-Saint-Bernard, mais aussi du côté du virage de la Puya ou elles étaient visibles par centaines juste sous la surface.
Ces méduses ne sont pas dangereuses pour les humains et il n’y a pas à s’inquiéter. Même si elles sont équipées de tentacules urticants pour chasser, elles sont sans aucun risque pour les hommes.
Il s’agit de spécimens de l’espèce d’eau douce craspedacusta sowerbii et leur taille (quelques centimètres) les rend très peu visibles. Leur présence n’est pas étonnante : ces méduses ont discrètement élu domicile dans beaucoup de rivières calmes et lacs de France et on les rencontre la plupart du temps sous la forme de polypes (petits êtres de quelques millimètres) ou de podocystes (encore plus petits en hiver).
C’est seulement lorsque l’eau serait suffisamment chaude (plus de 25 degrés) que les polypes bourgeonnent et génèrent des méduses : les polypes se détachent alors du fond pour nager à la rencontre de leurs congénères et se reproduire. Si les conditions ne sont pas optimales, la reproduction sexuée ne se réalise pas et l’espèce entame un cycle de reproduction asexuée. En hiver, l’animal entre dans une période de repos. Cette explication est la moins mauvaise proposée pour l’instant mais il y a encore beaucoup de mystères autour de ces méduses d’eau douce. Pour l’instant, on les observe surtout en fin d’été lorsque le lac s’est bien réchauffé.
Leur présence dans le lac d’Annecy n’est pas récente et des observateurs en avaient déjà aperçu il y a plus de 30 ans. Dans le Léman, elles ont été observées dans les années 60 et à Lyon depuis la fin du 19ème siècle. Si vous en croisez, ne paniquez pas, admirez-les puis éloignez-vous sans les toucher, elles sont particulièrement fragiles.