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La lignite du Taillefer

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Mise à jour le 02/12/2024
par Christophe BENOIT
Ruisseau de la mine - entrevernes

Le ruisseau de la mine, sur la piste du lignite du Taillefer

Au bout du lac, du côté d’Entrevernes et de Lathuile, la montagne du Taillefer a contribué à l’essor économique du coin. C’est ici que se trouvait la mine de lignite, un « charbon de terre » datant de 30 millions d’années. Le site n’est plus exploité depuis 1948 et l’extraction a fonctionné pendant près de 150 ans. Ici et s’étendant sur plus de 12km, un filon de lignite exposé à l’air libre plonge sous terre et des puits d’une cinquantaine de mètres de profondeur suivent ses veines sous terre jusqu’à 1000m pour récupérer le précieux minerai.

Le lignite était extrait un peu plus au Sud et un peu plus haut que le hameau de Saury. Le ruisseau de la mine, le bien nommé, rappelle qu’en 1794, les paysans du coin découvrent alors, suite à éboulement d’un pan de montagne, une roche noire qui ressemble à du charbon de bois. Ce lignite, un charbon de qualité médiocre comparée à la houille, a toutefois un intérêt pour les locaux : le gisement se trouve presque à même le sol et il n’y a qu’à se pencher pour le ramasser.

En 1798, 3 ans après sa création, la Société des Mines d’Entrevernes extrait du lignite qui affleure à la surface du terrain. La zone est raide mais assez proche pour permettre une exploitation simple et le lac permet de faire voguer jusqu’à Annecy mais aussi du côté d’Albertville et de la Savoie le minerai extrait.

Des prisonniers de guerre comblent les besoins en main d’œuvre et une quarantaine d’ouvriers répartis dans plusieurs concessions exploitent 500 tonnes de minerai pendant les 50 premières années de la mine. Le lignite est évacué à dos de mulet. Puis une route de 5km est créée. Les 50 années suivantes accélèrent la cadence et la mine tourne à plein régime avec presque 80 ouvriers. 1000 tonnes de lignites sont alors extraites chaque année jusqu’au début du 20ème siècle. Des traîneaux et des chariots chargés de leurs lourdes cargaisons (1 tonne de minerai) descendaient via des chemins jusqu’à la rive ou ils étaient chargés sur de grosses embarcations de travail. Les chemins empruntés par les chargements montrent toujours aujourd’hui la trace des sillons creusés dans la roche.

La production locale s’arrêta une première fois de 1880 à 1926. Un petit téléphérique est même construit. L’activité fût relancée en 1940 pour pallier au mazout réquisitionné pendant la guerre et continuer de faire tourner les industries locales de Savoie ou même les forges de Cran sur le chemin du Thiou en aval d’Annecy. Durant l’hiver 1940-1941, les annéciens, privé de charbon se rabattent sur le lignite qui leur permet de passer une saison froide particulièrement rigoureuse. Après la guerre, et face à la concurrence des mines du Nord-Est de la France, l’activité extractive s’arrêta définitivement.

En 1948, l’année de sa fermeture, c’est 30000 tonnes qui furent extraites du sous-sol et qui alimentèrent les usines à gaz de la région. En 1972, suite à de fortes pluies, un ruisseau charria de l’eau noire : c’est la dernière fois que les mines d’Entrevernes firent parler d’elles.

Du côté de la Lathuile, des balades permettent de retrouver les anciennes mines souterraines qui sont toujours là discrètement présentes dans le paysage. Dans les bois, du matériel rouillé est toujours en place. Quelques entrées de galerie envahies par la végétation et un vilain bâtiment de béton sont encore accessibles. Les galeries sont dangereuses : partiellement inondées, sujettes aux éboulements et contenant des poches de CO2, leur accès est interdit.

Informations pratiques

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