Au fil des siècles, les habitants d’Annecy et des alentours ont adopté des comportements très variés par rapport au lac. Petit tour d’horizon.
Sommaire
À l’antiquité et au temps des romains
Les Allobroges, suivis par les romains occupent la plaine des Fins puis l’emplacement du futur Annecy-le-Vieux. Quelques cabanes de pêche proches du Thiou et de Duingt expliquent l’utilité du lac : une voie pour le transport des matériaux entre les rives et un moyen de se nourrir.
Du moyen age jusqu’à la révolution industrielle
Se développant de part et d’autres du Thiou et sur les rives en surplombe du lac (le bord du lac est boudé car jugé insalubre), la cité utilise l’exutoire du lac comme port et le lac comme réserve de poissons. Le reste du lac est délaissé et ses abords ne sont pas commodes (marécages, roselières denses). Le trafic de marchandises sur le lac d’Annecy atteint son apogée vers 1850. Le charbon de Montmin et de d’Entrevernes et le bois de chauffage véhiculent entre les rives du lac. Par la suite, le chemin de fer (l’actuelle piste cyclable) et les nouvelles routes élimineront petit à petit les déplacements utilitaires.
La re-découverte du lac
Les peintres et les écrivains commencent à s’intéresser vraiment au lac d’Annecy à partir de 1820. Dans les décennies qui suivent, la ville d’Annecy commence à aménager les pré-marais et notamment le clos Lombard (qui accueille aujourd’hui la mairie et les jardins de l’Europe) et le Pâquier. Les événements autour du Second Empire en 1850 font que la ville accueille de nombreux lettrés et hommes de science qui vont contribuer au développement d’Annecy et à sa renommée.
- Dès 1860, l’intérêt pour le lac s’accentue de nouveau. Napoléon III est accueilli avec une grande fête lacustre qui deviendra par la suite l’annuelle fête du lac.
- En 1861, la navigation de plaisance prend son essor. Le premier bateau offert par Napoléon III est rejoint par 4 autres navires. À côté de ses bateaux de passagers, de nombreuses barques uniquement dédiées aux loisirs évoluent sur les rives du lac.
- En 1875, le Thiou est enfin dompté et l’ingénieur Sadi Carnot met en place les vannes actuelles qui permettent de réguler le débit du lac et évitent les inondations.
- Enfin vers 1880, les loisirs lacustres font leur apparition au lac d’Annecy : les premiers clubs sportifs (aviron, voile, natation) apparaissent et un établissement de bains transformé plus tard en la plage de l’Impérial est érigé.
- De belles maisons commencent à sortir de terre. Regardant le lac, elles invitent au voyage et à la contemplation. Les premières locations de vacances apparaissent à Menthon et en 1896 le Syndicat d’Initiative commence à diffuser la destination via des cartes peintes montrant le lac et les montagnes.
L’époque moderne et la nécessité de protéger le lac
Avec de fortes pressions liées à l’urbanisation, le lac subît des assauts qui auraient pu lui être fatals. Les villes et villages du bord du lac travaillent ensemble dès 1950 pour :
- Préserver les roselières
- Réduire la pression sur la ressource halieutique et l’appauvrissement du lac
- Protéger le lac de la pollution des hommes (eaux sales, pollution par hydrocarbures)
- Mieux gérer les questions liées à la collecte et au traitement des eaux de pluie
- Lutter contre la puce du canard
Pour préserver le lac, plusieurs protections existent aujourd’hui :
- 5 sites inscrits et classés
- PNR du Massif des Bauges et son label UNESCO Geo Park
- 2 réserves naturelles nationales (bout du lac et Roc de Chère)
- 6 lieux protégés par le dispositif européen Natura 2000
- 4 sites « conservatoires du littoral »
- 4 arrêtés APPB pour protéger les biotopes des lieux d’intérêt écologique